Dans le dossier judiciaire qui oppose Ranarison Tsilavo à Solo Andriam, un aspect troublant est apparu, reliant les principaux acteurs de l’accusation. Ranarison, qui accuse Solo de détournement de biens sociaux et de fraude, est un ancien diplômé de l’INSCAE (Institut National des Sciences Comptables et de l’Administration d’Entreprises). Le commissaire aux comptes de ConnecTIC, Razananirina Bruno, occupe pour sa part la présidence du conseil d’administration de ce même institut. Cette connexion inattendue soulève de nombreuses questions, notamment quant à l’objectivité du rapport d’audit de 2011, utilisé par Ranarison pour étayer sa plainte.
Dans sa plainte, Ranarison prétend que le rapport de Razananirina Bruno mettait en lumière de graves anomalies comptables et des fraudes supposément orchestrées par Solo, justifiant une action pénale. Il évoque des transactions suspectes, des montants non déclarés et des absences de TVA collectée qui auraient eu lieu entre 2008 et 2010. Selon lui, ces éléments constituaient la preuve irréfutable de pratiques malhonnêtes.
Cependant, lorsque l’équipe de défense de Solo Andriam obtint une copie du rapport d’audit de 2011, le document peint un tableau bien différent. Contrairement aux affirmations de Ranarison, le rapport du commissaire aux comptes ne signale ni fraude, ni détournement massif, ni manœuvre suspecte. Les seules réserves mentionnées concernent l’absence de justifications pour certains mouvements de fonds dans le compte courant des associés et un solde de dettes de Solo envers ConnecTIC, non couvert par une convention spécifique. Le rapport conclut que, sous ces réserves, les états financiers de la société étaient sincères et conformes aux normes comptables de Madagascar.
Face à cette incohérence, les avocats de Solo décidèrent de demander une version officielle et tamponnée de ce rapport, espérant obtenir un document scellé qui renforcerait leur défense en prouvant que les accusations de Ranarison n’avaient aucun fondement dans l’audit officiel. Cependant, leurs requêtes répétées adressées à Razananirina Bruno pour obtenir cette version tamponnée restèrent sans réponse. À chaque demande, ils se heurtèrent au silence du commissaire aux comptes, qui, en dépit de ses responsabilités et du devoir de transparence, ne daigna jamais produire la version officielle demandée.
Cette situation jeta alors une ombre sur la relation entre Ranarison et Razananirina Bruno. Le fait que Ranarison soit diplômé de l’institut dont Bruno est le président du conseil d’administration pourrait expliquer une certaine connivence dans la gestion de l’affaire. Plus encore, l’absence de la version tamponnée du rapport soulevait des soupçons quant à la possibilité d’une manœuvre commune visant à affaiblir la défense de Solo et à faciliter la réussite de la plainte de Ranarison.
Ainsi, au lieu de constituer un simple rapport d’audit, ce document devint un symbole des non-dits et des relations troubles qui sous-tendent l’affaire. Alors que Solo luttait pour prouver son innocence, le silence de Bruno Razananirina sur cette question vitale privait sa défense d’une pièce qui pourrait invalider les allégations de Ranarison. Cette absence de transparence renforça les doutes sur l’intégrité de l’accusation, laissant penser que l’affaire était peut-être bien plus politique que juridique.
Pour Solo, cette situation renforça l’impression que ses droits avaient été bafoués et que la justice malgache se montrait complaisante envers des liens d’influence qui pesaient sur sa propre destinée. Au-delà des accusations de fraude, l’affaire de Solo devint ainsi un exemple de l’importance des rapports de pouvoir et de complicité dans des décisions de justice, où la vérité factuelle semblait parfois étouffée par les réseaux d’influence et les liens personnels.
Pour rendre crédible sa plainte avec demande d’arrestation, RANARISON Tsilavo énumère des anomalies significatives et des fraudes révélées par la commissaire aux comptes dans son rapport
Que ces faits sont aussi, entre autres, révélé par le commissaire aux comptes de la société CONNECTIC dans son rapport d’audit de l’exercice 2011 qui a constaté plusieurs anomalies significatives et des fraudes, et a émis des réserves sur les états financiers de la société ;
Qu’en effet, le commissaire au comptes à signaler un recel et un détournement de biens sociaux effectués par Solo, en comptabilisant directement dans son compte courant des ventes de l’exercice 2011 d’un montant de 1.623.321,99 ariary, ainsi qu’une fraude fiscale et détournement faisant paraître dans le compte courant de ce dernier des TVA non collectées et non déclarées de 2008 à 2010 d’un montant de 351.121.767,62 ariary de correspondants à des ventes de 2.106.730.605,72 ariary de ces trois années ;
Que lorsque sieur solo, étant gérant de la société CONNECTIC, a été sollicité à s’expliquer vue l’incohérence des comptes de la société révélés par le commissaire aux comptes et qu’aucun partage de dividende n’a été effectué par les associés depuis 2005, celui-ci est devenu méfiant et a pris le soin de bien recadrer le comptable de la société afin de dissimuler toutes les pièces comptables et les classeurs d’achat Paypal au plaignant pour masquer toutes les magouilles orchestrées par lui.
Plainte avec demande d’arrestation de RANARISON Tsilavo du 20 juillet 2015
Le rapport du commissaire aux comptes sur les états financiers arrêtés au 31 décembre 2011 n’énumère aucune des anomalies soulevées
RAPPORT GENERAL
DU COMMISSAIRE AUX COMPTES
SUR LES ETATS FINANCIERS ARRETES AU 31 DECEMBRE 2011
MESSIEURS LES ASSOCIES DE ConnecTIC SARL
64, Rue Pasteur RABARY Ankadivato
-101- ANTANANARIVO MADAGASCAR
Messieurs,
En exécution du mandat de commissariat aux comptes que vous nous avez confié, nous avons l’honneur de vous présenter notre rapport général relatif à l’exercice allant du 01 janvier 2011 au 31 décembre 2011 sur le contrôle des comptes de la société ConnecTIC SARL comprenant le bilan (Tableau A), le compte de résultat (Tableau B), le tableau des flux de trésorerie (Tableau C) ainsi que le tableau de variation des capitaux propres (Tableau D) arrêtés à cette date.
Les comptes annuels qui font notamment apparaître un bénéfice net de MGA 58.009.624,45 contre un bénéfice net de MGA 125.908.262,76 en 2010 ont été arrêtés par la Direction de la société. Il nous appartient, sur la base de notre audit d’exprimer une opinion sur ces comptes.
Nous avons effectué notre audit conformément aux normes internationales d’audit de l’IFAC. Les états financiers ci-dessus ont été établis suivant les principes et les dispositions prévues par le plan comptable général 2005.
Ces normes requièrent la mise en œuvre de diligences permettant d’obtenir une assurance raisonnable que ces comptes ne comportent pas d’anomalies significatives. Un audit comprend également une évaluation des principes et méthodes comptables appliqués et les estimations faites par la Direction ainsi qu’une évaluation globale de la présentation des états financiers.
Nous estimons que nos contrôles fournissent une base raisonnable à l’expression de notre opinion ci-après :
Les mouvements de fonds qui sont enregistrés dans le compte courant des Associés ne sont pas justifiés.
A NOTRE AVIS, et sous réserve des remarques citées dans les paragraphes précédents, les états financiers précités arrêtés au 31 décembre 2011 tels qu’ils sont présentés dans les tableaux A à D et aux annexes ci-après sont sincères et donnent une image fidèle de la situation financière de ConnecTIC SARL, du résultat de ses opérations pour l’exercice clos à cette date en conformité avec les normes comptables applicables à Madagascar et appliquées sur les mêmes bases.
Antananarivo, le 20 mars 2012
Le Commissaire aux Comptes
RAZANANIRINA Bruno
RAPPORT SPECIAL
DU COMMISSAIRE AUX COMPTES
SUR LES ETATS FINANCIERS ARRETES AU 31 DECEMBRE 2011
MESSIEURS LES ASSOCIES DE ConnecTIC SARL
64, Rue Pasteur RABARY Ankadivato
-101- ANTANANARIVO MADAGASCAR
Messieurs,
En notre qualité de commissaire aux comptes de votre société, nous vous présentons notre rapport sur les conventions réglementées.
Il ne nous appartient pas de rechercher l’existence de conventions, mais de vous communiquer, sur la base des informations qui nous ont été données, les caractéristiques et les modalités essentielles de celles dont nous avons été avisés, sans avoir à nous prononcer sur leur utilité et leur bien-fondé. Il vous appartient, selon les termes des articles 373 à 375 de la loi 2003-036 du 30 janvier 2004 sur les sociétés commerciales, d’apprécier l’intérêt qui s’attachait à la conclusion de ces conventions en vue de leur approbation.
Nous vous informons qu’il ne nous a été donné avis d’aucune convention conclue au cours de l’exercice et visée à l’article 372 et suivant de la loi sur les sociétés commerciales.
Toutefois, le solde des opérations entre la société ConnecTIC et ses associés se détaille comme suit au 31 décembre 2011 :
– Les dettes envers Mr ANDRIAMBOLOLO-NIVO Solo, Gérant et Associé majoritaire s’élèvent à MGA 79 212 829,57. Aucune convention ne vient justifier ce solde.
Nous avons effectué nos travaux selon les normes d’audit de l’IFAC applicables à Madagascar ; ces normes requièrent la mise en œuvre de diligences destinées à vérifier la concordance des informations qui nous ont été données avec les documents de base dont elles sont issues.
Antananarivo, le 20 mars 2012
Le Commissaire aux comptes
RAZANANIRINA Bruno