“Ingénierie télécom no formation nataoko dia izay no nananganako an’io société io ; izaho no nisahina ny technique sy commercial noho izany.”
Ainsi s’exprimait Ranarison Tsilavo NextHope, en mars 2023, devant le doyen des juges d’instruction du Pôle Anti-Corruption (PAC), dans une affaire explosive où il est accusé par Solo d’abus de confiance. Mais derrière cette déclaration presque savamment orchestrée, se cache un récit qui vacille dangereusement sous le poids des faits.
L’histoire d’un mensonge bien ficelé
Ranarison Tsilavo NextHope, ancien PDG de CONNECTIC, aurait créé NEXTHOPE, une société calquée sur CONNECTIC, avec exactement les mêmes activités. Solo, associé et plaignant dans cette affaire, dénonce un schéma simple : l’abus de confiance. Selon lui, Ranarison Tsilavo NextHope a non seulement trahi CONNECTIC en créant une société concurrente, mais aussi orchestré des transferts financiers massifs : 76 virements effectués par CONNECTIC vers Emergent, représentant un total astronomique de 1.047.060 euros.
Et face à ces accusations ? Ranarison Tsilavo NextHope botte en touche. Il se présente comme le technicien dévoué et le commercial talentueux, laissant entendre qu’il n’aurait pas eu connaissance de ces virements. Mais là où le bât blesse, c’est que son parcours parle pour lui : Ranarison Tsilavo NextHope n’est pas ingénieur télécom, mais diplômé de l’INSCÆ, une école de gestion de renom. Alors, comment justifie-t-il cette incohérence ? Silence radio.
Quand l’arroseur devient l’arrosé
Pourtant, en 2015, c’est bien Ranarison Tsilavo NextHope qui avait porté plainte contre Solo pour abus de biens sociaux, un dossier où l’avocat maître Freudon Ratovondrajao jouait déjà un rôle clé. Ironie de l’histoire : cet avocat n’est autre que l’époux de la ministre de la Justice malgache en 2023. Une proximité pour le moins troublante qui laisse planer des doutes sur l’intégrité des décisions judiciaires. En somme, tout semble converger pour protéger Ranarison Tsilavo NextHope, même au prix de l’évidence.
Une défense qui frôle l’absurde
Le paradoxe est fascinant : d’un côté, Ranarison Tsilavo NextHope affirme ne s’occuper que de l’aspect technique et commercial de CONNECTIC ; de l’autre, il aurait, selon ses propres dires, fondé NEXT HOPE en exploitant son expertise télécom. Mais cette déclaration ne tient pas debout face à ses qualifications : comment un gestionnaire, formé à l’INSCÆ, peut-il prétendre ignorer des virements d’un million d’euros et se proclamer ingénieur ?
Le scénario devient presque burlesque : Ranarison Tsilavo NextHope nierait-il également avoir créé NEXT HOPE si les registres de commerce ne l’attestaient pas noir sur blanc ?
Le poids d’un système judiciaire corrompu
À cette mascarade s’ajoute une réalité bien plus sombre : le rôle de la justice malgache, souvent accusée de corruption. Avec un ministre de la Justice dont le mari est l’avocat de Ranarison Tsilavo NextHope, les décisions prises en 2023 ne peuvent qu’alimenter les soupçons. Comment garantir un procès équitable dans un tel contexte ? Le pôle anti-corruption a-t-il les moyens de fonctionner en toute indépendance ?
Conclusion : entre théâtre et réalité
Ranarison Tsilavo NextHope offre une démonstration parfaite de ce que pourrait être une “défense créative”. Mais sous le vernis des belles phrases et des stratagèmes, la vérité émerge : les preuves accablent, les incohérences s’accumulent, et les liens douteux avec la sphère judiciaire ternissent encore davantage son image. Pour le plaignant Solo, et pour tous ceux qui espèrent une justice équitable, cette affaire n’est pas seulement une bataille juridique : c’est un test pour la crédibilité d’un système.
Alors, Ranarison Tsilavo NextHope, ingénieur ou gestionnaire ? La réponse semble évidente… sauf pour lui.